Tuesday, November 20, 2012

Élections américaines 2012




La seconde chance d’Obama

Réélu hier, Obama a un nouveau mandat pour prouver qu’il incarne bien
le changement et le rassemblement.

Alix Bouilhaguet | Publié le 08.11.2012, 11h04

CHICAGO (ÉTATS-UNIS), MARDI SOIR. 

Barack Obama, entouré de la First lady Michelle, du vice-président Joe Biden et de son épouse Jill, dispose désormais de quatre années supplémentaires pour sortir les Etats-Unis d’une conjoncture économique difficile. Mais il devra composer avec un Congrès divisé puisque la Chambre des représentants reste dominée par les républicains.

On s’attendait à un score très serré, voire à des contestations. Mais mardi soir, Barack Obama a pu savourer sa victoire dès avant minuit. Quasiment à la même heure qu’il y a quatre ans. « Pour les Etats-Unis d’Amérique, le meilleur est encore à venir », s’est-il écrié devant une foule en transe à Chicago où tout a commencé pour lui. A 51 ans, le démocrate décroche un second mandat historique. Jamais, depuis les années 1930, un président des Etats Unis n’avait été réélu avec un taux de chômage supérieur à 7,2%.

Le président, qui jure retourner « à la Maison-Blanche encore plus déterminé et plus inspiré que jamais », va devoir s’atteler immédiatement à la tâche pour sortir son pays d’une conjoncture économique difficile. Le chemin promet d’être ardu. Car le nouveau Congrès issu du scrutin de mardi reste divisé : les républicains détiennent la Chambre des représentants, les démocrates le Sénat. « Je vais être impatient de tendre la main et de coopérer avec les dirigeants des deux partis pour faire face aux défis que nous pourrons surmonter ensemble », a-t-il avancé. C’est la première promesse du nouveau président.

Au basket comme en politique, Barack Obama ne se résigne jamais. Mais s’il a fini par être réélu sans encombre hier, il a d’abord bien failli pécher par excès de confiance. L’été dernier, c’est la fleur au fusil qu’il se lance. Déterminé et sûr de lui, comme à son habitude. Plus président que candidat, il adopte une vitesse de croisière qui n’est pas la bonne, sous-estimant son adversaire Mitt Romney. Le premier face-à-face télévisé avec ce concurrent républicain plus coriace que prévu suffira à le réveiller. Moquant sa propre apathie durant le débat, Obama se décrira plus tard comme étant enfin sorti d’«ne agréable et longue sieste »! Pour reprendre la main, le candidat met alors du souffle dans sa campagne. Il multiplie les déplacements. A chaque meeting, la voix de plus en plus éraillée, il dialogue avec la salle, voire écrase une larme comme lors de sa dernière prestation, lundi soir, dans l’Iowa. 
Ses partisans voient peu à peu renaître l’orateur hors pair de 2008, plaidant pour une Amérique réconciliée et unie, par-delà les clivages partisans et raciaux. Les mêmes se souviennent qu’il y a quatre ans, il incarnait le rêve d’une Amérique jeune, ambitieuse et tournée vers l’avenir, le camp de « l’espoir plutôt que la peur ». A cette époque, le jeune et méconnu sénateur noir de l’Illinois affichait clairement son ambition : le changement et le rassemblement.

Au cours de son mandat, pourtant, le 44e président des Etats-Unis dévoile une personnalité complexe et distante. John Boehner, le chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, n’hésitera pas à lui reprocher son manque de cordialité et de chaleur. Résultat : majorité et opposition s’affrontent dans une lutte sans vainqueur. Avec une perdante, l’Amérique. Barack Obama s’est toujours considéré comme un survivant. Survivant d’abord car Obama est un des rares dirigeants à ne pas avoir été balayé par la crise financière. Survivant aussi parce que contrairement aux Kennedy, aux Bush, aux Romney, il n’appartient pas à une riche famille qui se transmet la politique en héritage. Barack Obama est le fils d’Ann Dunham, une Blanche originaire du Kansas, et de Barack Obama Sr, d’origine kényane. Pendant toute
son adolescence, le jeune garçon, qui ne se sentait ni noir ni blanc, s’est demandé « s’il y avait quelque chose qui clochait » en lui, avant de gravir les échelons du rêve américain. Survivant enfin, car Barack Obama n’oubliera jamais ces hommes et ces femmes du South Side de Chicago, un quartier noir défavorisé, rencontrés lorsqu’il était travailleur social.

Trente ans plus tard, Obama est le premier président à avoir réformé le système de santé, le premier à avoir soutenu les mariages entre personnes du même sexe. Il a également vengé l’Amérique en neutralisant Oussama ben Laden et conforté sa posture de « commander in chief » (commandant en chef) lorsque la tempête Sandy s’est abattue sur les Etats-Unis, à la veille du scrutin. En revanche il a dû renoncer à sa réforme de l’immigration et à son plan de transition vers des énergies plus vertes. « Si vous voulez bien continuer à tenter d’atteindre cette vision des Etats-Unis que nous portons dans notre cœur, le changement viendra », demandait-il pendant la campagne. Hier, les Américains lui ont donné une seconde chance.

Le parisien.fr

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Mon Commentaire:

En ce qui concerne les élections de Novembre 6 dans les Etats-Unis, la concurrence remarquable entre Mitt Romney et Barack Obama était une question stratégique dans des Etats comme l'Ohio, la Virginie et la Floride. L'influence de la communauté afro-américaine, était indispensable à la victoire écrasante du premier président Afro-américain réélu. Ceci est également vu dans la force du Parti démocrate aux États-Unis, avec un point particulier dans le vote latino et l'indécision constante des états exceptionnelles comme l'Alaska (AK), Nouveau-Mexique (NM), Oklahoma (OK). Même que l'influence démocrate dans chaque comté de l'État. L'étape des élections a permis une véritable bataille dans la politique américaine.


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